Case mensonge. Gisèle Pineau
Mangé ka brilé isi dan? Ka ki pasé, Camille? Ka i ka fèt!Kaz-la manké brilé anlé zot? Ka i ka pasé!Le manger brûle ici?Qu’est-ce qui se passe, Camille? Qu’est-ce qui va pas? La maison a failli brûler avec vous! Gisèle Pineau.
Chers lecteurs/lectrices,
À l’occasion de notre dernier rendez-vous de la saison 2018/2019 des lectures en français de la bibliothèque Joan Oliva i Milà, je vous propose une lecture facile et très agréable à lire qui malgré toute la situation décrite est remplie d’espoir et finit bien. Un sentiment qu’il est toujours nécessaire de conserver surtout dans les conditions de vie si difficiles comme celles que traversent les habitants de ce bidonville dans le Quartier Roucou en Guadeloupe.
Lorsque l’on est une des familles attendant avec véhémence de voir son nom affiché dans les listes des heureux élus qui seront bénéficiaires des appartements sociaux , il est très naturel de rêver et d’imaginer la meilleure qualité de vie qui nous attend avec le relogement “digne” par rapport aux conditions précaires des cases.
Seulement lorsqu’il y a plus de familles intéressées que de logements proposés, surgissent d’autres sentiments très compréhensibles comme la jalousie et la mesquinerie au sein de la communauté. Djinala et sa famille folles de bonheur à l’idée de déménager vont subir les conséquences de cette misère commune à tous.
Grace à un vocabulaire riche, imagé et teinté d’expressions créoles, Gisèle Pineau transporte son lectorat dans la vie quotidienne de ce quartier et arrive à créer une ambiance bien palpable à travers des personnages bien vivants et très attachants.
Les formules créoles et les devinettes créoles qu’elle utilise contribuent à donner au texte une vitalité linguistique qui lui confère toute sa beauté.
Gisèle Pineau est une femme de lettres françaises, infirmière en psychiatrie, née à Paris en 1956 et issue de parents guadeloupéens. Elle écrit depuis son enfance et a été très influencée par sa grand-mère qui lui a transmis son amour et son apport de la culture créole à la littérature francophone. Elle a été récompensée avec le Grand Prix des lectrices de Elle en 1994, pour «La Grande drive des esprits», le prix RFO pour l’Espérance macadam en 1996, ou encore le prix des Hémisphères en 2002 pour “Chair Piment”. Elle traite dans plusieurs de ses romans l’esclavage et la violence faite aux femmes et la lutte contre l’injustice et les atrocités du monde.
Africultures
Gisèle Pineau
Biblioteca Joan Oliva i Milà.