Les justes. Albert Camus

Si extraordinaires que puissent paraitre, en effet, certaines des situations de cette pièce, elles sont pourtant historiques. Ceci ne veut pas dire, on le verra d’ailleurs, que Les justes soient une pièce historique. Mais tous les personnages ont réellement existé et se sont conduits comme je le dis. J’ai seulement tâché à rendre vraisemblable ce qui était déjà vrai. Albert Camus.

Chers lecteurs/lectrices,
 
De nouveau au rendez-vous au Club, un écrivain de référence majeure et une pièce de théâtre courte mais pleine de sens et d’engagement.
 
400px-Albert_Camus,_gagnant_de_prix_Nobel,_portrait_en_buste,_posé_au_bureau,_faisant_face_à_gauche,_cigarette_de_tabagismeSon auteur dont nous avions lu auparavant deux de ses romans les plus connus La Peste et L’Étranger est Albert Camus, prix Nobel de littérature(1957), philosophe, intellectuel, journaliste, dramaturge et romancier, né à Mondovi (Algérie) en 1913 et décédé en 1960 à Villeblevin (France).
 
Son œuvre articulée autour des thèmes de l’absurde et de la révolte est indissociable de ses prises de positions publiques concernant le franquisme, le communisme ou le drame algérien où il a été aussi bien critiqué qu’admiré et s’est bien fait vite remarqué lorsqu’il a travaillé en tant que journaliste pour Alger Républicain.
 
En 1936, il fonde le théâtre du travail et écrit avec trois amis Révolte dans les Asturies, une pièce qui sera interdite et dont la thématique de la révolte est déjà présente depuis son plus jeune âge dans la mesure que c’était sa première pièce et qu’elle n’a jamais été jouée .
 
Lorsque la guerre éclate, il intègre un mouvement de résistance à Paris tout comme Jean Paul Sartre avec lequel il se lie d’amitié et devient alors rédacteur en chef du journal Combat à la libération. C’est d’ailleurs dans ce journal que parait un éditorial écrit par Camus resté célèbre, dans lequel il dénonce l’utilisation de la bombe atomique par les États Unis.
 
Les-justesDans l’œuvre qui nous occupe, Les Justes, il aborde les thématiques de la révolution russe, la mort, la loyauté et la révolte en s’inspirant d’un fait qui a lieu à Moscou en janvier 1905 lorsqu’un groupe de terroristes appartenant au parti socialiste révolutionnaire se réunit dans un appartement pour préparer un attentat à la bombe contre le grand-duc Serge, oncle du tsar de Russie.
 
Camus dresse tout au long de la pièce une réflexion sur les notions d’action politique et d’engagement et à travers ses personnages exposent deux thèses opposées. Stepan Fedorov, terroriste implacable est aux ordres de l’Organisation et l’obéit en tout et pour tout assumant toutes les conséquences qui dérivent de chaque ordre et action à exécuter tandis que le surnommé poète Kaliayev Yanek, sensible et discret, considère que l’engagement aux normes révolutionnaires a ses limites. Il veut être juste dans son combat et raisonner les actes à commettre.
 
Mais la fin justifie-t’elle tous les moyens? Voici une des questions fonamentales que se pose Camus dans toute sa réflexion à propos du meurtre politique.
 
Il est important pour bien saisir l’oeuvre de situer les contextes de la Russie de 1905 et celui de l’après guerre en 1949, année où cette pièce a été écrite car Camus est un des nombreux intellectuels qui prennent position sur des sujets de politique internationale comme fut l’expansionnisme soviétique pendant la periode de la guerre froide.
 

  • Revista Argelina
  • Société des Études camuciennes
  •  
    Biblioteca Joan Oliva i Milà.

    Goldfinch