Au commencement était la mer. Maïssa Bey

La nuit, les yeux ouverts, Nadia écoute. Elle écoute la mer.
La mer monte en elle comme un lent désir. Un halètement. Battements réguliers des vagues contre son corps bercé comme aux premiers jours. Plus loin encore
. Maïssa Bey.

lamerPour conclure la saison de lectures 2015 nous avons le plaisir de lire ce mois-ci une autre écrivaine de la littérature francophone contemporaine, cette fois-ci, maghrébine.

Maïssa Bey est le nom de plume de Samia Benameur, née en 1950, à Ksar El Boukhari, une ville d’Algérie.

Formée d’abord au Lycée Fromentin d’Alger, elle poursuit a l’Université des études de lettres françaises puis enseigne à Sidi Bel Abbès en tant que professeur de français . Actuellement elle y vit et y travaille en tant que conseillère pédagogique.

Très active dans le monde de la culture de son pays elle contribue à son développement en présidant l’Association de femmes “Paroles et Écritures” qui est un espace pluridimensionnel offrant aux citoyens un service bibliothécaire et qui se charge de regrouper toute forme d’expressions creatives et en particulier littéraires. Elle anime des ateliers de lecture et d’écriture pour les femmes et elle est fondatrice de l’editorial Chèvre-feuille étoilée où elle dirige la collection “Les chants de Nidaba”

Elle a collaboré en publiant des articles sur l’Algérie à la revue maghrébine d’expression française: Maghreb Magazine et a publié chez Grasset son recueil “ Nouvelles d’Algérie”en 1998 et elle en a été récompensé par le Grand Prix de la Nouvelle de la Société des Gens de Lettres et celui de Marguerite Audoux pour Cette fille la en 2001.
En 2005 elle reçoit le Grand Prix des libraires algériens pour l’ensemble de son oeuvre.

maissa-beyElle a écrit l’essai L’ombre d’un homme qui marche au soleil: reflexions sur Albert Camus , a remporté le Grand Prix du roman francophone pour Pierre, Sang, Papier ou Cendre , editorial l’Aube 2009 et continue à publier actuellement.

“Au commencement était la mer” est son premier roman et celui avec lequel elle commence sa carrière littéraire en 1996.
Maïsa Bey qui a écrit depuis sa tendre enfance n’a jamais songé a devenir écrivaine , l’écriture pour elle étant une voie d’échappatoire et de refuge pour pouvoir donner libre court à ses émotions . Aussi l’impression que ressent le lecteur en lisant ce roman est celle d’ une écriture envoûtante et poètique par la naturalité dont le texte est elaboré , bien ciselé avec des phrases très courtes et concises, remplie de la lumière de sa terre d’Algérie qu’elle chérit tant.

Il n’y a pas d’intention delibérée de démontrer des faits sociaux dans son livre bien qu’elle puise des expériences personnelles( son père ayant été tué pendant la guerre de libération nationale) et elle s’inspire des faits réels et du contexte sociohistorique qu’elle a vécu..

Le fait que Maïssa Bey ait été si longtemps professeur et cotoyé quotidiennement ses jeunes étudiants et leur monde lui a fait naitre le désir d’écrire cette histoire d’amour et de mer, de soleil et d’été sur fond helàs, de mort et de guerre, celle de la guerre civile d’Algérie dans les années 1990.

  • Biographie Maïssa Bey
  • Les années noires de la guerre civile algérienne
  • Esther Bruna.
    Club de Francès.

    Morello