W ou le souvenir d’enfance . Georges Perec
«L’écriture est le souvenir de leur mort et l’affirmation de ma vie» Georges Perec
Chers lecteurs/lectrices,
W ou le souvenir d’enfance est un livre à la structure inhabituelle ou le lectorat devra en faire une lecture active et attentive. Il observera que dans la quatrième de couverture, Georges Perec fournit les renseignements qui explicitent bien le texte qu’il a écrit.
Au premier abord tout semble assez complexe à la fois que ludique mais le récit, rempli de jeux techniques relate un évènement mémorable dans la vie de l’auteur. Le genre de ce roman est autobiographique et aborde les thématiques de la Seconde Guerre mondiale, la mort, l’enfance, l’imagination et le sport.
Il s’agit d’une juxtaposition de deux récits, l’un, écrit en italique, l’autre en caractères romains expliquant une double histoire autobiographique : celle de Gaspard Winckler qui est le narrateur et seul témoin du voyage imaginaire dans l’ile W située près de la Terre de feu, une ile composée de quatre villages qui se dédient complètement au sport. Les participants aux compétitions des Olympiades, Atlantiades et Spartakiades mènent une discipline très stricte. Les athlètes sont entraînés pour vaincre et les perdants sont sévèrement punis.
Et celle des souvenirs d’enfance de l’auteur adulte «Je n’ai pas de souvenirs d’enfance. Jusqu’à ma douzième année à peu près, mon histoire tient en quelques lignes : j’ai perdu mon père à quatre ans, ma mère à six ; j’ai passé la guerre dans diverses pensions de Villard-de-Lans. En 1945, la sœur de mon père et son mari m’adoptèrent».
Georges Perec est un des écrivains français atypique du XXe siècle né à Paris en 1936 et issu de parents juifs d’origine polonaise et décédé en 1982 à Ivry-sur-Seine. Il perd son père en combat et sa mère est déportée à Auschwitz. À la fin de la guerre il retourne vivre à Paris chez sa tante paternelle.
Avec son premier roman Les Choses, Perec obtient en 1965 le prix Renaudot et ses œuvres les plus connues sont La Disparition(1969), un roman policier dans lequel la lettre « e » a littéralement disparu et La Vie mode d’emploi (prix Médicis 1978) où il parle de tout ce que l’on peut dire sur un immeuble parisien contemporain habité par un milliardaire monomaniaque des puzzles.
Son style d’écriture et sa production littéraire sont étroitement liées au groupe Oulipo (Ouvroir de Littérature Potentielle) où l’un des fondateurs est Raymond Queneau dont nous avions déjà lu au club son livre Zazie dans le métro.
Georges-Perec
Biblioteca Joan Oliva i Milà.